Les crises et conflits se succèdent, entretenant l’incertitude, le mal-être, la peur… La peur de voir mises à mal notre santé, notre sérénité, notre liberté, notre vie… d’humain.
L’humain… Cet être qui se croit au cœur et au centre de tout… Cet animal qui oublie qu’il en est un et qui agit de manière si… inhumaine ! L’humain qui se croit tellement supérieur au reste du monde vivant qu’il se donne le droit d’en disposer comme bon lui semble et de le détruire…
Dans le contexte qui nous occupe, ne serait-il pas urgent de reconsidérer notre animalité, de repenser nos rapports avec le monde animal et de rompre avec un système de croyance millénaire qui nous a conduit à nous distinguer des animaux en tant qu'humains. Si notre cerveau nous a certes permis de développer une pensée complexe et de créer des outils élaborés, nous avons mis cette intelligence au service d’instincts primaires et souvent destructeurs, tant pour nous-mêmes que pour le reste du monde vivant.
Résultat : l’air et les océans sont pollués, les forêts sont décimées, en moins d’un demi-siècle, plus des deux-tiers des populations d'animaux sauvages ont disparu à cause de l'activité humaine et le massacre ne semble pas près de s’arrêter.
Uniquement sensibilisés à la dignité humaine, indifférents à la souffrance animale et à la destruction du monde vivant dans son ensemble, nous ne voyons pas la contradiction d'une situation où les animaux sont empêchés d'avoir une vie digne et conforme à leur nature.
Face aux enjeux sanitaires, économiques, politiques et sociaux de notre monde humain, la considération du bien-être animal nous paraît certes bien légère. Et pourtant, la reconnaissance de la sensibilité animale nous oblige moralement à mettre en place, à tous les égards, des pratiques en accord avec elle.
Parce que nous sommes des animaux sociaux, doués de pensée et de culture, nous avons une responsabilité plus grande quant à la manière de traiter le monde vivant. Nous devrions dès lors avoir l’humilité de reconnaître ce rapport égalitaire aux éléments qui nous relie à notre corps, à la nature, à l’autre et à notre petitesse d’être humain.
Le problème nous concerne tous car nous avons tous, de près ou de loin, un rapport avec la nature et les animaux, mais aussi parce que ce rapport au monde animal, et au monde naturel dans son ensemble, engage notre avenir d'êtres humains.
Si chaque âme est et devient ce qu’elle contemple, comme le pensaient certains philosophes grecs anciens, espérons que très vite, notre monde humain pourra se (re)connecter pleinement à la nature et s’en imprégner. Plus qu’un besoin, c’est une nécessité.
Pascale
Comments