top of page
Photo du rédacteurPascale Tant

La spiritualité, l’art de s’éveiller à soi



Nous sommes tous en quête de plénitude et de paix intérieure. Nous avons tous envie de ressentir un bien-être profond, garant d’un bonheur durable. Mais la vie n’est pas simple et souvent, le bonheur nous échappe, car il ne se définit pas par une vie exempte de problèmes, d’épreuves et de douleurs. Le bonheur ne serait-il dès lors pas l’acceptation de la lutte, de l’effort, du doute, et la volonté d’avancer en franchissant chaque obstacle ? En nous engageant sur le chemin de la spiritualité, nous comprenons que le bonheur ne se trouve pas au bout du chemin, il est le chemin.


En grandissant, tout être humain fait face à des épreuves, des crises (perte d’un être cher, maladie, …) qui l’amène à s’interroger sur lui-même et le sens de la vie et engendre un changement dans les rapports à ses repères habituels (croyances, valeurs, relations, projet de vie...). Ce sont ces questionnements qui l’entraînent dans une recherche continuelle de sens, de bien-être et de qualité de vie.


C'est en effet au moment où vous devez faire face à une situation qui dépasse de loin votre entendement, vos compétences, vos possibilités, que vous découvrez une partie de vous inconnue mais très importante, qui vous insuffle le courage, l'envie d'y arriver, le besoin et la responsabilité d'aller plus loin.

C'est en réalité juste au moment où vous sentez que vous allez définitivement vous étouffer que vous finissez par apprendre à respirer....


La spiritualité́ correspond à une ouverture, une dimension qui dépasse celle de l’être humain. Il s’agit d’un besoin de donner un sens aux événements de la vie et qui se caractérise par la relation à soi, aux autres et à l’univers. La spiritualité implique des questions universelles d’intention et de sens de la vie mais revêt un sens très personnel.


« La spiritualité est le passage de l’ignorance à la connaissance et celui de la peur à l’amour. » Frédéric Lenoir

Je considère la spiritualité comme l’ensemble de valeurs personnelles que j’ai explorées par moi-même, que j’ai dégagées de mes expériences de vie et de mes interrogations, par opposition aux valeurs et aux principes qui viennent de l’éducation, les règles et principes établis et, pour certains, de la religion.

La spiritualité est en effet très souvent associée à la religion. Or, elle est avant tout une fonction naturelle vivante de l'être humain. Elle est indépendante de toute croyance, religion ou dogme. Elle consiste à reconnaitre l'existence de notre essence - notre moi véritable - et à nous laisser guider par elle. Elle entraîne donc la découverte d'une autre dimension de nous-même, une partie lumineuse, qui ne demande qu'à être développée par l'expérience. Lorsque nous sommes en connexion avec cette part lumineuse, elle transforme notre état intérieur, qui se caractérise alors par la joie, la plénitude et la liberté.


Le hasard n’existe pas : tout a un sens

Comme le dit Khalil Gibran dans son livre « Le prophète », « Joie et tristesse sont inséparables. Ensemble elles viennent, et quand l'une vient s'assoir seule avec vous à votre table, rappelez-vous que l'autre dort sous votre lit. »


Dans la vie, rien n’est positif ou négatif. Le jour est lumineux et la nuit est sombre, mais parfois la journée est grise et la nuit bien éclairée. De la même manière, nos expériences de vie ne sont jamais positives ou négatives ; certaines situations sont douloureuses, d’autres réjouissantes. Mais toutes ont quelque chose à nous apporter, à nous montrer. Le hasard n’existe pas : tout a un sens.


L’Univers nous offre cette incroyable opportunité de vivre des expériences très diversifiées et de faire cette expérience de l’ombre et de la lumière. Cela nous permet d’aller explorer la lumière intense du bonheur et les profondeurs obscures de la peur ou la tristesse, tant autour de nous qu’à l’intérieur de nous.


Ainsi, quand nous vivons une situation éprouvante et source de tristesse, nous avons le choix de la manière dont nous allons réagir, ce qui nous renvoie cette dualité qui existe en toute chose…


Quand nous traversons une épreuve, la douleur est inévitable mais la souffrance est facultative. Qu’elle soit légère ou qu’elle nous transperce jusqu’au plus profond de notre être, nous pouvons nous installer dans la tristesse ou nous pouvons choisir de l’accepter sans s’y accrocher, de l’observer et de la laisser s’en aller tout doucement en reprenant le cours de la vie en nous concentrant sur ce qu’elle nous offre de beau et de bon. Car toute vie revêt cette part de beau et de bon. Hélas, bon nombre d’entre nous choisissent (inconsciencement) de s’identifier à cette douleur tant et si bien qu’elle devient une part d’eux-mêmes ; d’autres choisissent (toujours inconsciemment) de bloquer cette tristesse, de se blinder et poursuive leur existence en ‘survivant’. Mais en scellant ainsi leur peine, ces deux types de personne bloquent aussi l’accès à toutes les autres émotions : la joie, la confiance… et surtout leur connexion à elles-mêmes.


Connexion à soi

Il est pourtant impossible de vivre sans être connectés à soi-même. C’est malheureusement l’origine de beaucoup de maux de notre mode de vie actuelle…


Quand nous nous déconnectons de nous-mêmes, nous désactivons aussi notre capacité à ressentir ce qui est bon/juste ou ce qui n’est pas bon/juste pour nous, nous pouvons même nous laisser endoctriner par des concepts totalement déraisonnables ou entrer dans une certaine forme de stagnation, qui fait que nous continuons d’exister mais cessons de vivre.


Nous étiquetons, cataloguons, courons après des méthodes révolutionnaires pour chercher la voie suprême qui nous mènera à une vie toute rose et passons à côté de la vraie voie vers le bonheur : nous ne pouvons en effet pas expérimenter un grand bonheur si nous n’acceptons pas aussi de nous exposer à de grandes douleurs. Nous ne pouvons pas expérimenter bonheur dans notre bulle de protection, alors que le monde qui nous entoure est à feu et à sang.


Le bonheur, c’est être en vie et vivre pleinement cette vie ; c’est de prendre le temps de regarder le soleil se lever, d’admirer la nature, de s’attendrir devant un animal qui nous offre toute sa tendresse, … Le bonheur est là sous nos yeux ; mais le vrai bonheur est suivi de près par son ombre, son complément, son pendant. Et le choix s’offre à nous : nous pouvons nous fermer aux malheurs de la vie, et nous fermer par la même occasion au bonheur, vivre notre vie dans une bulle artificielle et passer tout notre temps à craindre le moment où elle finira par éclater (car cela arrivera un jour ou l’autre).


Ou nous pouvons nous ouvrir à la vie, choisir de tout accepter, de tout ressentir, en étant profondément connectés à soi mais en n’étant pas dupe de sentiments tels que la colère, la souffrance, en acceptant qu’ils soient de temps en temps présents, qu’ils nous effleurent mais en les laissant aussi passer leur chemin le moment venu. La roue tourne, le soleil se cache toujours derrière les nuages. Lorsque nous avons appris à trouver notre centre de gravité, rien ne pourra plus nous déstabiliser, nous pourrons nous en éloigner un moment, mais nous finirons toujours par revenir au centre. Ce centre représente pour moi la spiritualité, qui vient de la découverte de soi et de la connexion à soi et à tout ce qui nous entoure…


« Suivez ce qui vous rend heureux, et l’univers ouvrira des portes là où vous ne voyez que des murs » Joseph Campbell

Je pense que si la psychologie fait tout remonter à l’enfance, c’est parce que pour vivre une vie épanouissante et sereine, nous nous devons d’être de bons ‘parents’ pour nous-mêmes : nous devons construire notre vie ‘en bon père de famille’, en étant responsables de nos actes, en posant des actions concrètes pour réaliser nos projets et aller vers ce qui nous fait vibrer et nous anime. Et nous devons aussi être une bonne mère à l’égard de nous-mêmes : savoir nous aimer, nous protéger, faire preuve de respect et de compassion et poser nos limites quand cela se révèle nécessaire. Mais nous devons également savoir rester des enfants : prendre le temps de s’amuser, de profiter, rester spontanés, curieux, créatifs et surtout continuer sans cesse à nous émerveiller des petits miracles que nous offre la vie.

Comentários


bottom of page